Le point de vue de l’Association concernant la « distribution » de chatons, quel que soit le moyen employé
Quand on est investi dans la protection animale, notamment lorsqu’on s’occupe de chats, on se rend rapidement compte que, comme dans d’autres secteurs, se pose le problème de l’offre et de la demande. Or, les chats sont très prolifiques et se reproduisent rapidement d’une part et en grande quantité d’autre part. Au final, chaque année, à partir de mai / juin, ce sont des centaines de chatons qui sont à adopter et qui, hélas, ne trouvent pas tous preneurs.
Certes, un certain nombre d’entre eux, grâce à des annonces sur un site ou sur un autre, sont adoptés. Mais alors plusieurs questions viennent à l’esprit.
Est-ce une bonne chose pour celui qui adopte ? Est-il sûr que ce chaton est sain ? Ce chaton a-t-il été identifié et stérilisé ? La maman chatte était-elle testée et stérilisée ? Or, notre expérience nous montre que de plus en plus de chats sont contaminés par les virus FELV (leucose féline) ou FIV (sida félin), un triste conséquence de la reproduction féline sans arrêt !
Sait-il qu’il adopte en toute illégalité si le chaton qu’il accueille n’est pas identifié, ce qui est presque toujours le cas ? Bien sûr, celui qui donne le chaton est encore davantage dans l’illégalité puisque c’est à lui de faire identifier le chaton. Sait-il qu’au bout du compte un chaton non identifié n’appartient à personne ? En effet l’article L212-10 du Code Rural que voici est très clair là-dessus :
Les chats et chiens préalablement à leur cession à titre gratuit ou onéreux sont identifiés par un procédé agréé par le ministre de l’agriculture mis en œuvre par les personnes qu’il habilite à cet effet. Il en est de même, en dehors de toute cession, pour les chiens nés après le 6 janvier 1999 et pour les chats nés après le 1er janvier 2012. L’identification est à la charge du cédant.
Est-ce une bonne chose que de faire adopter gratuitement ? Le fait de verser un forfait adoption comme cela se fait auprès des associations n’est-il pas un gage de sérieux de la part de l’adoptant et donc une sécurité pour le chaton ? … chaton qui est ou sera testé (ou dont la mère a été testée), qui est identifié, vacciné et stérilisé.
Et ceux qui ne trouvent pas preneurs ? Eh bien nous en récupérons une trop grande partie, dans diverses circonstances : largués dans un jardin, dans un bois, dans un grange, lancés par la fenêtre d’une voiture sur la voie expresse, déposés dans une poubelle, et nous en passons …
Pourquoi ne trouvent-ils pas preneurs ? Parce qu’ils sont de trop : l’offre est supérieure à la demande tout simplement. C’est estimé, en moyen, que 8000 chats sont né CHAQUE JOUR en France, beaucoup trop nombreux pour trouver les bons foyers pour tout le monde.
En conséquence, il n’y a qu’une solution.
Elle est préventive : il est indispensable de réguler les naissances. Il est indispensable que chaque particulier qui décide de laisser sa chatte avoir une portée trouve les adoptants auparavant. S’il n’y a pas de candidats pour adopter les futurs chatons de sa chatte eh bien qu’il ne permette pas leur naissance – en faisant stériliser la chatte tout simplement.
Oui, mais c’est cher nous dit-on souvent. Oui, avoir un animal a un coût. Il faut y penser avant de l’adopter. Oui, une chatte aura portée après portée si son maître ne prend pas ses responsabilités. Il faut y penser au moment de l’adoption et donc envisager la stérilisation.
Quelques piste : les vétérinaires acceptent des paiements échelonnés ; en adoptant auprès d’une association, il y a des garanties et c’est plus avantageux ; tant qu’il n’y aura pas de préservatif pour chats, le seul moyen efficace de protéger minou et minette,
c’est la stérilisation.