Des inconvénients d’une population de chats errants …
De nombreuses communes sont confrontées aux problèmes de chats errants de façon permanente, et provoquant des nuisances diverses essentiellement pendant les périodes de rut :
MARQUAGES : le chat délimite son territoire par des jets d’urine malodorante et par des griffades.
BAGARRE : Les mâles, lors des périodes de rut, se bagarrent même avec des chats déjà castrés, ce qui occasionne de graves blessures.
MIAULEMENTS : Extrêmement bruyants, ses vocalises vous feront passer des nuits blanches.
Ces chats constituent des populations autonomes, ils ne font l’objet d’aucune identification, vaccination, ni d’aucun suivi vétérinaire et présente donc un risque sanitaire pour les autres animaux domestiques.
De plus, ce type de population tend à s’agrandir de manière exponentielle puisque leur reproduction ne fait l’objet d’aucun contrôle,
il est impératif de limiter leur prolifération.
… aux avantages d’une population de chats libres
Les chats des rues font partie de notre environnement à part entière, maillon d’une chaine écologique dans laquelle ils remplissent une fonction sanitaire en chassant et contenant les populations de rats, souris, oiseaux…
Les chats stérilisés ne se bagarrent plus et ne délimitent plus leur territoire par des urines malodorantes, plus de miaulements en pleine nuit pour appeler la femelle et surtout, moins de contamination des maladies infectieuses comme le FIV, transmis par rapport sexuel et bagarres….
Les Chats Libres permettent de stabiliser la population féline d’un quartier car même stérilisés, ils continuent à protéger leur territoire et empêchant d’autres arrivants de s’installer.
Une population féline bien contrôlée est toujours bien acceptée par les habitants :
– le chat est un animal craintif qui fuit devant le bruit et devant un inconnu,
– il n’agresse jamais l’homme sauf quand celui-ci veut le saisir brutalement,
– aucune des maladies propres au chat (FIV, leucose, coryza, typhus…) n’est transmissible à l’Homme, sauf la rage mais celle-ci a été éradiquée en France depuis 1995.
– Le chat est l’un des rares animaux à enterrer ses déjections, sauf le mâle en rut.
Ce que dit la loi :
Il est mis à la disposition des maires une possibilité d’intervenir dans ce genre de cas de manière à maîtriser la démographie et l’état sanitaire de ces populations, comme précisé ci-dessous :
Article L. 211-27 du code rural : « Le maire peut, par arrêté, à son initiative ou à la demande d’une association de protection des animaux, faire procéder à la capture de chats non identifiés, sans propriétaire ou sans gardien, vivant en groupe dans des lieux publics de la commune, afin de faire procéder à leur stérilisation et à leur identification conformément à l’article L. 214-5, préalablement à leur relâcher dans ces mêmes lieux. Pour faciliter la reconnaissance, les chats stérilisés auront également la pointe de leurs oreilles coupées, comme sur la photo.
La gestion, le suivi sanitaire et les conditions de la garde au sens de l’article L. 211-11 de ces populations sont placés sous la responsabilité du représentant de la commune et de l’association de protection des animaux mentionnée à l’alinéa précédent. (…) »
Cette intervention fait l’objet d’un arrêté municipal et doit être préparée en coordination avec un vétérinaire et une association de protection des animaux, afin de prévoir le transfert des animaux chez le vétérinaire pour la mise en œuvre des opérations de stérilisation et d’identification, puis le relâcher des animaux. Cette pratique permet de stabiliser la démographie en limitant les possibilités de reproduction, tout en maintenant une population locale qui évite l’envahissement du territoire par de nouveaux chats non stérilisé
Stériliser, c’est protéger
Les propriétaires d’animaux doivent également prendre conscience que la vie sexuelle du chat n’est pas compatible avec la vie urbaine. Si nous sommes assez inconscients et laxistes pour laisser nos chats sortir non stérilisés et tolérer que « la nature suive son cours », nous provoquons chaque année et imposons à nos voisins, plusieurs portées de chatons dont les quelques survivants deviendront sauvages et grossiront le contingent des chats errants…… un couple de chats peut donner théoriquement en 5 ans, 15 552 descendants.
Le maire a aussi la responsabilité de tenir informés les habitants de la commune de la nécessité de faire stériliser leur animaux de compagnie et de l’obligation qu’impose la loi depuis janvier 2012 l’identification devient désormais obligatoire pour tous les chats.
LES ETAPES D’UNE OPERATION – PIEGER-STERILISER-RELACHER (PSR)
Le repérage des lieux.
Lorsqu’un signalement nous arrive, nous nous rendons sur place pour connaître quantitativement et qualitativement (nombre de femelles, mâles, jeunes, sociabilité des chats) la colonie de chats. Nous discutons avec la population riveraine pour savoir quelles sont les habitudes de la colonie (heure de présence, endroits préférés, points de nourrissage…).
Le trappage.
Des trappes sont posées à l’endroit où sont nourris les chats ou où ceux-ci sont le plus souvent présents et l’attente commence. Lorsqu’un chat se fait prendre, la trappe est couverte pour qu’il se sente en sécurité. L’opération est renouvelée autant de fois qu’il y a de chat.
La stérilisation.
Les chats sont ensuite amenés chez le vétérinaire pour être testé contre FIV/FeLV, stérilisés et ont la pointe de leurs oreilles coupées signalant qu’ils ont été stérilisés. Ils sont également vermifugés et un bilan de santé rapide est effectué.
La convalescence.
Les chats sont gardés dans des cages de convalescence où sont disposés litière, gamelles et couchage.
Le relachage.
Lorsqu’ils sont remis de l’opération, les chats sont libérés sur leur milieu. Ils sont alors suivis par des nourrisseurs. Ces derniers peuvent ainsi nous contacter lors de l’arrivée d’un nouveau chat. Celui-ci est alors trappé et stérilisé. Les nourrisseurs surveillent également l’état sanitaire des chats de la colonie, l’Association CHATS DU QUERCY fournit, s’il vous voulez, des abris à nourriture en bois.
POURQUOI METTRE EN PLACE LE PROGRAMME
PIEGER-STERILISER-RELACHER (PSR)
L’argument le plus important est que le programme lorsqu’il est correctement mis en place est la seule méthode connue qui permet de contrôler les populations de chats sauvages.
Seule méthode efficace sur du moyen et long terme
Cette procédure est la seule méthode efficace pour contrôler la croissance des populations de chats sauvages. Le programme stabilise immédiatement la taille d’une colonie si on stérilise au moins 70% des adultes fertiles. Une stérilisation proche de 100% entraîne une diminution progressive de la population dans le temps. A chaque fois que cela est possible, les chatons assez jeunes pour être facilement socialisés sont retirés et placés pour adoption.
Au niveau de la communauté, le programme présente plusieurs avantages. Tout d’abord, la stérilisation diminue le nombre de chats qui passent de la rue aux refuges locaux. Ce qui a un impact considérable sur les taux d’euthanasie.
Un autre avantage est la réduction des coûts pour les agences de contrôle des animaux. Le coût lié aux chats sauvages comprend le temps nécessaire à un agent pour capturer le chat, les dépenses de nourriture et d’hébergement pendant la période d’attente obligatoire avant de pouvoir euthanasier l’animal ainsi que le coût de la procédure d’euthanasie. Le seul coût entraîné par le programme PSR comprend la stérilisation et l’identification de chaque chat. Le reste du travail – capture, nourriture,… est effectué par des bénévoles.
Ce programme permet de mobiliser un grand nombre de bénévoles parce qu’il privilégie la vie. Capturer le plus grand nombre de chats sauvages dans de nombreuses communautés nécessite une armée de bénévoles, qui ne risquent pas de se mobiliser si l’unique devenir des félins est l’euthanasie.
Les alternatives échouées
L’approche traditionnelle consistait à « capturer et tuer ». Le nombre de chats sauvages actuels est une preuve suffisante de l’échec de cette méthode. Les raisons de cet échec sur le long terme sont claires. Premièrement il est difficile de capturer tous les chats d’une colonie. Cela peut prendre plusieurs jours et demander de la persévérance. Les agences de contrôle ont rarement les ressources pour maintenir ce genre d’effort. Les agents du contrôle des animaux posent quelques pièges, capturent quelques chats et réduisent temporairement le nombre de chats.
Les colonies abritent autant de chats que les sources de nourriture peuvent alimenter. Une fois que la colonie est réduite, les chats restants se reproduisent jusqu’à atteindre le plafond imposé par les sources de nourriture, la diminution temporaire de la population est vite oubliée.
Même si tous les chats d’une colonie sont attrapés et retirés, la population ne sera pas diminuée sur le long terme. C’est « l’effet de vide ». Une colonie de chats sauvages est entourée par d’autres groupes de chats présents sur les territoires voisins. Si une colonie est éradiquée mais que ses sources de nourriture sont toujours présentes, les chats des territoires voisins vont se déplacer et se reproduire. Normalement, la plupart de ces chats restent en dehors du territoire si celui-ci est occupé par une colonie suffisamment grande.
Pourquoi ne pas retirer les sources de nourriture en même temps que les chats pour éviter cela ? C’est plus facile à dire qu’à faire. Les sources de nourriture rassemblent les déchets journaliers d’un restaurant, les ordures laissées sur le trottoir pour les éboueurs, les boîtes de nourriture que les gardiens des chats laissent traîner.
Une autre raison qui rend presque impossible l’éradication des chats sauvages sont leurs gardiens, dévoués qui font tout ce qui est en leur pouvoir pour nourrir et protéger leurs pupilles félines, y compris violer des interdictions de donner de la nourriture, violer une propriété privée et interférer avec les efforts des agences de contrôle. L’approche capturer et tuer fait de ces gardiens des ennemis. Alors que le programme les mobilise et en fait une énorme force pour le contrôle des populations.
A l’autre bout de la gamme des alternatives échouées se trouve le modèle de sauvetage : il considère les chats comme des animaux domestiques qui doivent être placés dans un foyer. Cette vision aurait pu être plausible à une époque, dans des zones où il y avait très peu de chats errants, la plupart venant d’être abandonnés. Maintenant, elle n’a plus lieu d’être. Dès lors qu’ils ne sont plus des chatons, il est très difficile de socialiser des chats sauvages et il n’existe de toute façon pas assez de foyers pour les recueillir. Un grand nombre de chats domestiques meurent dans des refuges par manque de place. Pourquoi y amener des chats sauvages qui peuvent être soignés dans les rues ?
Une autre méthode souvent adoptée dans certaines situations consiste à essayer de faire partir les chats en les privant de nourriture. On obtient souvent l’effet contraire – ils se rapprochent. Les chats sauvages sont très attachés à leur territoire et au lieu de partir pour chercher de la nourriture ailleurs, ils vont empiéter sur les habitations humaines à la recherche de moyens de subsistance. Priver les chats de nourriture est également un moyen très cruel, car ils meurent de faim.
Le programme PSR a l’avantage d’être humain car il respecte le droit de vie des chats et leur offre un niveau de vie aussi élevé que possible vu les circonstances. Il permet également de diminuer les niveaux de population, à l’intérieur des colonies individuelles et de communautés tout entières. Les autres méthodes coûtent beaucoup plus chères et ne fonctionnent pas.
Les Fondations apportent leurs aides
Les mairies et les associations de protection animale s’engageant pour la stérilisation des chats libres peuvent recevoir une aide de diverses fondations : fondation 30 millions d’amis, fondation Bardot, fondation Bourdon…,.
Pour en bénéficier, il faut alors qu’une convention soit signée entre la mairie et une association de protection animale. Celle-ci doit clairement stipuler que les chats libres seront stérilisés et protégés et qu’en aucun cas il ne sera fait appel à la fourrière ou a d’autres services de régulation prônant l’euthanasie,
Cette aide se présente sous forme de bons de stérilisation et d’identification remis aux vétérinaires ou sous forme de participation aux factures réglées directement au vétérinaire.
Les exemples
De nombreuses villes dans toute la France ont déjà passé des conventions de stérilisations avec des associations. Dans le Midi, de nombreuses mairies sont déjà passées à l’action en mettant en place avec des associations de protection animales des conventions. En 2012, sur la ville de Caussade près de 50 chats libres ont été stérilisés.
Sur ces communes, les premiers résultats montrent l’impact positif de cette méthode. Le nombre de chatons a diminué considérablement, la taille des colonies s’est stabilisé et commence à diminuer naturellement, les plaintes des administrés pour des nuisances sonores ou olfactives ont également diminués fortement. La plupart des administrés se montrent extrêmement coopératifs et sont satisfaits de la manière dont sont traités les chats libres.
En plus, les habitants des villes sont très contents avec les résultats et avec la façon humaine dans lequel les mairies ont travaillé.